Francia: LA FILIÈRE POMME DE TERRE CHERCHE À SORTIR DU TROU

La filière pomme de terre du pays a été durement touchée, notamment avec le mildiou il y a deux ans et la ralstonia cette année. Le comité de pilotage du Groupement de défense sanitaire végétale (GDSV), dont fait partie l’Adecal, a mandaté la Fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre (FN3PT) pour une mission d’expertise sur le pays.

« C’est dans ce cadre-là que l’on a fait venir Anne Ponce de Léon un peu en urgence », a souligné Sylvia Cornu-Mercky, la directrice du pôle terrestre à l’Adecal.

rencontres sur le terrain

Mardi, cette chargée de mission à l’international de la FN3PT s’est donc rendue à Bourail pour rencontrer les producteurs. « Après avoir rencontré les collectivités, aujourd’hui, c’est notre première visite sur le terrain. Nous irons ensuite à la rencontre des producteurs du Nord et des Îles pour avoir ainsi une vision globale de la filière », a précisé la directrice du pôle terrestre.

Les producteurs de la région se sont réunis sur la propriété de Michel Hugeaud, située à Téné.

Les producteurs ont pris la parole pour faire part de leur ressenti et donner, d’une part, leur analyse sur cette crise

sanitaire et, d’autre part, leur vision pour améliorer le processus.

« Est-ce que dans le contexte actuel, il est bien pour nous de produire nos propres semences ? s’est interrogé Michel Hugeaud. Avant que je ne quitte la pomme de terre, j’aimerais voir mon rêve se réaliser, c’est-à-dire produire nos propres semences pour aller vers une indépendance alimentaire suffisante du pays ».

Prêts à diversifier

Les producteurs ont profité de l’occasion pour dénoncer le fait qu’ils ne se sentent ni entendus ni aidés.

« On travaille un peu dans un système de monopole car l’Ocef nous freine. On n’a pas notre mot à dire concernant la variété de pomme de terre ni même le quota à planter », a lancé l’un d’entre eux.

A la question posée par Sylvia Cornu-Mercky de travailler avec la Métropole pour des semences, les personnes présentes ont toutes répondu qu’elles étaient d’accord sur le principe.

« Je pense que si cette proposition avait été faite il y a quelques années en arrière, j’aurais été sceptique, mais avec tout ce que l’on a traversé et connu comme problèmes ces derniers temps, je suis pour la diversification des semences et notamment celles en provenance de Métropole », lâche Michel Hugeaud.

Dans l’ensemble, les producteurs se sont dits satisfaits de cette rencontre.

Ils attendent avec impatience la restitution de cette expertise, prévue pour demain vendredi à 13 heures à la Chambre d’agriculture de Nessadiou.