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Europa 17/07/2017

Francia: La pomme de terre face au changement climatique

L’association européenne de recherche sur la pomme de terre tient congrès cette semaine à Versailles. L’occasion de faire le point sur une culture cruciale pour l’homme qui doit faire face aux défis du réchauffement climatique.

PATATE. En congrès à Versailles, 450 chercheurs de 51 pays vont phosphorer toute la semaine sur le devenir de la bonne vieille "patate". Les membres de l’EAPR (qui fête ses 60 ans) ont du pain sur la planche. La troisième plante alimentaire consommée au monde (derrière le blé et le riz) n’est pas en effet convoitée que par les hommes. Insectes et champignons la trouvent aussi très à leur goût. Par ailleurs, la hausse des températures malmène la physiologie d’un végétal qui a oublié depuis longtemps que ses origines sont tropicales. Tour d’horizon des problèmes d’un tubercule originaire du Pérou.

Quelle est son importance économique dans le monde ?

La pomme de terre est universelle. Elle est cultivée dans 150 pays. La production dépasse les 370 millions de tonnes. La Chine est le premier producteur devant l’Inde et la Russie. Une répartition mondiale très récente : jusqu’au début des années 1990, l’essentiel des pommes de terre était cultivé et consommé en Europe, en Amérique du Nord et dans les pays de l’ex-Union Soviétique.

Quelle place en France ?

La France produit annuellement 5.510.000 tonnes de pomme de terre de consommation. Elle en est le premier exportateur européen. 10.000 agriculteurs la cultivent sur 150.000 hectares Chaque Français en consomme 52 kilos par an. Les 2/3 de la production proviennent des Hauts-de-France, première région européenne en valeur.

Qu’en fait-on ?

En trente ans, la pomme de terre est passée des étals des marchés aux linéaires réfrigérés des supermarchés. "La moitié de la production des pays développés est transformée par l’agroalimentaire principalement en produits frits, frites surgelées et chips " détaille Michel Martin, président de l’EAPR. Une part marginale de la production est orientée vers l’industrie chimique avec l’utilisation de l’amidon qui permet de fabriquer notamment des plastiques biosourcés et la féculerie, la fécule de pomme de terre étant un ingrédient essentiel des plats cuisinés de l’agroalimentaire.

Où en est la recherche variétale ?

La part croissante de la transformation par l’agroalimentaire impose des normes drastiques. Pour faire des chips ou des frites surgelées de bonne longueur, il faut pouvoir assurer des tubercules aux formes idoines. "Dans les années 80, 80% de la production française était de la traditionnelle bintje, aujourd’hui c’est moins de 10%, poursuit Michel Martin. On a multiplié les variétés pour qu’elles collent avec les exigences industrielles de fermeté, de forme, de goût". Aujourd’hui, le catalogue des variétés compte 200 références et une dizaine de nouveautés sont acceptées tous les ans. Ces croisements obtenus après des dizaines d’années de recherche des caractères d’intérêt répondent également à des préoccupations agronomiques : aptitude à supporter la sécheresse, résistance aux insectes et aux champignons pathogènes.

Quelle influence de la hausse des températures ?

La pomme de terre est particulièrement sensible à la météo. Cette solanacée utilise les sucres simples (glucose et fructose) produits par photosynthèse pour les stocker dans des tubercules où ils sont recombinés pour produire de l’amidon. Ces diverses transformations sont très sensibles à la température et au taux d’humidité. Entre sa plantation en avril et sa récolte à l’automne, il lui faut des pluies régulières et une température sans grosses variations. "Or, on constate –comme ce printemps- des vagues de chaleur tandis que les pluies sont moins régulières et concentrées sur de courtes périodes, note Michel Martin. Résultat : les planteurs constatent de plus en plus fréquemment le phénomène de "repousse physiologique " où l’arrêt du remplissage des tubercules du fait d’un temps sec est suivi d’un nouveau stockage d’amidon où les sucres se combinent mal ". Les pommes de terre perdent alors en grosseur et en goût. Pour éviter ces a-coups, les agriculteurs irriguent de plus en plus. Alors que la pomme de terre n’est presque plus cultivée dans le sud de la France, au nord, 70% des surfaces sont désormais arrosées.

Quels sont ses ennemis?

Insectes et champignons profitent aussi du réchauffement climatique. Parmi les insectes, le taupin qui s’attaque aux tubercules est le plus redouté. Présent seulement dans le sud de la France au siècle dernier, il arrive aujourd’hui dans le nord. Les altises de la pomme de terre (Epitrix spp) un coléoptère dont les larves détériorent la peau des pommes de terre est originaire d’Afrique. Avec la hausse des températures, il est signalé désormais dans le bassin méditerranéen et a abordé les pays d’Europe du sud. La teigne de la pomme de terre, elle aussi en provenance d’Afrique, constitue une menace plus lointaine, mais bien sérieuse. Ses larves se nourrissent de la chair. Côté champignon, la menace principale reste le mildiou. Dès que les conditions d’humidité et de chaleur sont réunies sa vitesse d’infestation est redoutable. Depuis 2014, la recherche variétale a permis de mettre sur le marché des espèces plus résistantes.

Peut-on réduire les pesticides ?

C’est un des grands enjeux des prochaines années et de nombreuses interventions auront lieu sur ce sujet lors du Congrès. La première réponse, c’est la recherche variétale. La seconde, c’est l’outil d’aide à la décision (AOD). Les agriculteurs se dotent désormais de stations météo personnelles dont le coût est passé en quelques années de 10 000 à moins de 3000 euros. Ces capteurs ont en mémoire les conditions favorables à l’éclosion du mildiou et alertent ainsi l’agriculteur quand le temps nécessite un traitement phytosanitaire. On évite ainsi les épandages de précaution qui s’avèrent inutiles. Quelle est l’efficacité de ces systèmes ? Difficile à dire tant la plante est dépendante des conditions météo. Les traitements varient ainsi énormément d’une année à l’autre.

Et la pomme de terre bio ?

Elle ne représente aujourd’hui que quelques milliers d’hectares en France. Mais elle progresse. Son développement est justement favorisé par le déploiement des AOD et par la diffusion des variétés résistantes. Comme pour la vigne, seule la bouillie bordelaise (sulfate de cuivre) est autorisée.

Fuente: https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/agriculture/la-pomme-de-terre-a-son-congres-a-versailles_114512


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