Bélgica: Il devient presque impossible de justifier le prix actuel des pommes de terre aux clients

 « Les pommes de terre d’importation sont très chères et la nouvelle récolte s’annonce également problématique. En fait, tout remonte à l’été 2022 », déclare Jurgen Duthoo de Warnez Potatoes.

« La situation a été difficile tout au long de la saison », explique Duthoo. « L’été 2022 a été très sec, ce qui a accéléré l’évolution des pommes de terre dans les entrepôts de garde. Cela nous a obligés à passer à l’importation dès le mois de mai. Ce n’est qu’à cette époque qu’Israël et l’Égypte sont apparus sur le marché, eux aussi avec des problèmes de qualité, et il a donc fallu débourser beaucoup d’argent pour obtenir des pommes de terre correctes. La même chose s’est produite plus tard en Espagne et au Portugal, où la sécheresse a également entraîné une baisse des rendements et un manque de calibres. »

Cela signifie que les conditionneurs doivent en fait répercuter les prix pour continuer à dégager des marges. « Toutefois, il est difficile de tout translater sur le prix de vente au détail. La matière première est pratiquement multipliée par 2, mais comment l’expliquer aux clients. Les consommateurs ne vont pas non plus payer leurs pommes de terre deux fois plus cher ! Les prix ont donc légèrement augmenté, mais on ne peut malheureusement pas tout répercuter. »

Nouvelle saison belge problématique

Le spécialiste se tourne donc vers les semaines à venir dans l’espoir de voir le marché se détendre, mais les nouvelles récoltes en Allemagne, par exemple, ainsi qu’en Belgique, ne sont pas très encourageantes. « L’alternative logique serait l’Allemagne, mais quand je regarde la situation aujourd’hui, je vois déjà que ce ne sera pas moins cher là-bas ». En outre, la campagne 2023 a commencé en Belgique, mais tout le monde sait que les conditions n’y sont pas idéales non plus. Le froid et l’humidité des mois de mars et d’avril ont empêché les producteurs de travailler dans les champs avant le mois de mai.

« En outre, il y a pas mal de problèmes avec les pommes de terre de semence », poursuit Duthoo. « Cela est dû en partie aux conditions mentionnées précédemment de l’été 2022, lorsque les pommes de terre de semence ont été déracinées. Et ensuite, les producteurs qui avaient déjà leurs pommes de terre prêtes à être plantées, mais ne pouvaient pas aller dans le champ. Elles ont alors gentiment commencé à germer, ce qui a dû être nettoyé avant de les planter. C’est sûr que ça ne favorise pas la qualité. Après la plantation, une très longue période de sécheresse a suivi, ce qui nécessite une irrigation très intensive pour assouplir le sol. Aujourd’hui, nous constatons que malgré quelques averses, les champs se développent de manière irrégulière. Il y a des parties où l’on observe déjà une belle croissance, mais aussi des parties où il n’y a pas encore de tubercules sous les plantes ou où les plantes sont même partiellement en train de pourrir. C’est difficile à quantifier, mais il ne fait aucun doute qu’on se fait du souci. »

Comment le spécialiste envisage la période à venir ? « De la pluie en juillet pourrait faire du bien aux pommes de terre, mais pour l’instant, on annonce peu de précipitations. Quelques averses ici et là, mais pas assez pour sauver la culture. De l’eau il en faudra, c’est certain, mais il semble d’ores-et-déjà que la saison 2023 démarrera de manière problématique. Par conséquent, nous devrons nous tourner vers les importations pendant un certain temps, et comme nous l’avons dit, cela coûte cher. La question est de savoir quand les prix baisseront. On parle d’une augmentation de 2 % de la superficie consacrée aux pommes de terre en Belgique, mais si les rendements sont faibles, cela ne signifie évidemment pas qu’il y aura plus de volume. Les semaines à venir s’annoncent trépidantes. »

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Jurgen Duthoo

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