Francia: Crise de la pomme de terre ; les producteurs de Beauce ne s’en sortent pas trop mal
Les producteurs de pommes de terre de Beauce vivent beaucoup mieux, dans leur globalité, la crise que la profession rencontre depuis le premier confinement.

Le gouvernement vient d’annoncer la concrétisation des aides promises aux producteurs de pommes de terre, dont la récolte est destinée au secteur industriel, à hauteur de 50 € la tonne de pomme de terre.
A quoi sert cette aide de l’Etat ?
Mais en Beauce, cela ne concerne pas plus de 2% des producteurs, comme l’explique Grégoire Jacquemet, producteur eurélien, administrateur de l’UNPT (Union nationale des producteurs de pommes de terre) et administrateur du CNIPT (Comité national interprofessionnel de la pomme de terre) :
« L’annonce des 50 € d’aide par tonne est une réponse à la crise et à la production 2019. Beaucoup n’ont pas pu écouler toute leur production à cause du premier confinement. 800.000 tonnes de pommes de terre industrielles en France et la fécule n’ont pas trouvé de débouchés. Mais cette production destinée au secteur industriel pour transformation (frites, chips, purée, etc.) ne représente même pas 2 % de la production en Beauce. »
GRÉGOIRE JACQUEMET (producteur eurélien, administrateur de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre)
Est-ce que les producteurs de Beauce ont surmonté la crise ?
En Beauce et en Eure-et-Loir, la quasi-totalité de la production de pommes de terre est destinée au marché du frais, que l’on trouve principalement dans les filets, directement pour la cuisine. « Dès lors, on a très peu été impacté directement par la crise du Covid-19 », ajoute Grégoire Jacquemet.
Durant le confinement, les pommes de terre proposées sur les marchés ou dans la grande distribution ont même été plébiscitées par les consommateurs, selon le constat du CNIPT.
Grégoire Jacquemet reconnaît :
« Certains producteurs ont réalisé davantage de ventes directes et s’en sortent plutôt bien. D’autres, qui produisent principalement pour la grande distribution et les gros marchés, ont été davantage pénalisés à cause de la chute des cours. »
GRÉGOIRE JACQUEMET (producteur eurélien, administrateur de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre)
Pourquoi ? Car les producteurs de pommes de terre destinées à l’industrie de transformation ont tenté de trouver une sortie de crise en misant sur le frais, ce qui a provoqué un goulot d’étranglement et donc une baisse des cours et donc des prix de vente.
Durant la crise, des pommes de terre sont parties dans la méthanisation, l’alimentation du bétail. Il y a eu jusqu’à 8 millions de tonnes de pommes de terre en stock à vider en France. Beaucoup de pommes de terre ont été jetées.
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Un impact quant à l’export vers des pays désormais fermés
« Du côté des producteurs pour le frais, la situation n’est pas forcément très florissante parce que les pays européens avec qui les producteurs commercent sont fermés et n’importent plus », constate Grégoire Jacquemet.
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Coiffant sa casquette de syndicaliste de la FNSEA, il ajoute : « En plus, la grande distribution se gave parce qu’elle est face à une offre bien plus importante que la demande. Dès lors, les prix s’effondrent et elle ne sélectionne que le haut du panier en matière de qualité. »
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