Francia: Des besoins en phosphore souvent sous-estimés

Le phosphore fait partie des éléments nutritifs indispensables à la croissance de la pomme de terre. Il conditionne de nombreux mécanismes physiologiques de la plante pendant son cycle. Le phosphore doit aussi être facilement assimilable par les racines et disponible. 

Le rôle du phosphore

Le phosphore joue un rôle important dans la fertilisation des pommes de terre, il intervient à la fois dans le développement foliaire, le nombre de tubercules et le rendement. Il favorise la formation des tubercules et l’obtention de calibres homogènes. Le phosphore augmente également le taux de matière sèche et la teneur en amidon des tubercules. Après la tubérisation, il participe activement aux mécanismes de synthèse de l’amidon, mais aussi de son transport et son stockage. Après la récolte, il améliore la conservation des tubercules et réduit le risque de maladies de conservation.

Eviter les carences

Les carences en phosphore se manifestent par des pousses fines et droites et des feuilles vert foncé et ternes. Une carence précoce en phosphore peut faire perdre plusieurs tonnes à la récolte. Les situations de manque sont aggravées par les sols acides ou au contraire très calcaires, ceux à faible teneur en matière organique, à faibles réserves en phosphore ainsi que ceux à fort pouvoir fixateur ou riches en fer, les conditions climatiques froides et humides, les faibles développements racinaires.

Des besoins souvent sous-estimés

Bien qu’essentielle à la culture, la nutrition phosphatée est souvent jugée moins importante que la fertilisation azotée aux yeux des producteurs et les besoins sont souvent sous-estimés.

D’après une étude conduite par l’Inra d’Orléans, à la demande de l’Unifa, les apports de phosphore ont fortement diminué depuis quinze ans. Ils ne compensent plus les exportations par les récoltes dans bien des situations, et la fertilité des sols a baissé dans de nombreuses régions. L’Inra a aussi constaté une diminution de la biodisponibilité en phosphore, et une augmentation des situations à risques. Il est donc important de s’intéresser à nouveau au phosphore.

Adapter la stratégie de fertilisation

Les engrais PK sont en général apportés avant la plantation selon la méthode Comifer. Pour le phosphore, l’estimation de la dose doit reposer sur l’exigence de la culture, la mesure des teneurs en P2O5 du sol, fournie par analyse de terre, la régularité des apports de phosphore dans la rotation, et le devenir des résidus de culture du précédent. Les niveaux d’exportation de la culture s’élèvent à 0,95 kg de P2O5 par tonne de pommes de terre pour les variétés destinées à la consommation (avec un taux de matière sèche de l’ordre de 20 %) et à 1,25 kg/tonne pour les pommes de terre fécule (taux de matière sèche autour de 26 %).

La forme apportée est aussi très importante. Dans le sol, le phosphore est peu mobile. Pour qu’il soit absorbé par les systèmes racinaires des cultures, il doit être présent sous forme assimilable et à proximité immédiate des racines.

Pour en savoir plus sur la fertilisation de la pomme de terre, contactez nos experts pour échanger.

© Tous droits de reproduction réservés - Contactez Terre-net