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Europa 25/02/2020

Francia: Prioriser la diversité de cultures dans la rotation, et non le pas de temps

Installé depuis 1999 sur la commune de Guipavas dans le Finistère, Nicolas Hallegouet a toujours cherché « comment produire une alimentation de qualité à un prix acceptable ».

 Producteur de pommes de terre et de céréales, il s’est alors tourné vers l’agriculture de conservation.

Pour Nicolas Hallegouet, l’agriculture de conservation (ACS) est un système de production qui permet de préserver les ressources du sol. Et « un sol en bonne santé, c’est la clé pour faire pousser une plante dans les meilleures conditions. Il en résulte une résistance accrue aux maladies, des qualités nutritionnelles et gustatives améliorées et une empreinte positive sur l’environnement, explique l’agriculteur. En ACS, on met en place des pratiques pour nourrir la vie du sol qui va elle-même nourrir la plante ».

L’exploitation de Nicolas Hallegouet en quelques points

- 2 UTH : Nicolas (installé depuis 1999) et son frère, Roland (qui l’a rejoint depuis 2016)

- SAU : 33 ha, dont 3 ha de pommes de terre primeurs, 6 ha de pommes de terre de conservation et 24 ha de céréales (maïs grain, blé...)

- Commercialisation des pommes de terre La robe des champs auprès des restaurants, magasins fermiers et drive.

À voir > Témoignages d’agriculteurs - « Remettre le sol au cœur des préoccupations »

Pour l’agriculteur, le fil conducteur de la transition est « l’énergie » : « le carbone entre alors dans la réflexion ». Il faut « redéfinir les principes de l’agronomie et prendre de la hauteur ». Et penser « aux liens entre le sol, le monde animal et le monde végétal ».

Gérer cultures et couverts végétaux de la même façon

Parmi les spécificités de son système, Nicolas Hallegouet met en œuvre une gestion unique pour les cultures de rente et les couverts végétaux. « Pour moi, c’est la même façon de manager les deux. Et le pas de temps n’est plus le critère principal dans la rotation, c’est plutôt le nombre de plantes que je suis capable de mettre entre une même culture. Ce qui importe, c’est la diversité des plantes ».

À lire également > « Au cœur des sols », un label pour valoriser les fermes en ACS

Ainsi pour les pommes de terre primeurs, l’agriculteur travaille sur une rotation de deux ans : « ça peut paraître très resserré, admet Nicolas Hallegouet. Mais finalement une pomme de terre primeur ne reste que 3 mois en terre sur 24 mois. La condition pour que cela fonctionne est d’avoir une réflexion globale sur la rupture parasitaire quand on est dans des systèmes très intensifs en termes de rotation. Et également d’avoir toujours en tête le raisonnement azote-carbone ».

Pour maximiser les cultures, l’agriculteur mène notamment une double culture en année 3 : après les pommes de terre, il implante un maïs grain. Pour l’année 1, il privilégie plutôt la rupture parasitaire, après les pommes de terre, avec des couverts végétaux, « tout d’abord avec des couverts spontanés. Je peux valoriser, par exemple, un couvert de chénopodes pendant deux mois. C’est une plante fantastique, qui atteint 1 m 80 de haut et qui fait du carbone rapidement. Cela rentre très bien dans le schéma des systèmes légumiers, où on en laisse peu au sol ». Après ça, l’agriculteur va implanter un autre couvert, « plus orienté », avec des légumineuses notamment.

En ce qui concerne les pommes de terre de conservation, « la rotation demande un peu plus d’espace entre chaque production puisque ces pommes de terre restent cinq mois dans le sol ». Nicolas Hallegouet fonctionne donc avec une rotation en 4 ans. « Le système est plus classique, avec toujours la mise en place de couverts végétaux, dès que possible, pour compenser la perte de carbone due à la production de pommes de terre ». Les couverts végétaux contribuent à « améliorer les propriétés biologiques, physiques et chimiques des sols ».

Rotation pommes de terre de conservation

Rotation pommes de terre de conservation. (©Nicolas Hallegouet)

Retrouvez aussi l’expérience de GIEE Sol en Caux (Seine-Maritime) >> Comment adapter les techniques de l’ACS dans des systèmes incluant pommes de terre et lin textile ?

« Redéfinir le positionnement de la chimie dans l’acte de production agricole »

Au sujet de l’utilisation de la chimie de synthèse, l’agriculteur précise : « il est important de redéfinir son positionnement dans l’acte de production agricole et de redonner plus de sens à son usage. Arrêter de faire du systématique ». En « boostant le curseur de la biologie à 100 % », Nicolas Hallegouet considère cette chimie de synthèse « comme la cinquième roue du carrosse ». Elle reste toutefois très importante dans plusieurs cas. Par exemple, l’usage des engrais minéraux permet, au mois de février lorsque le sol n’est pas en mesure d’apporter de l’azote, de booster la photosynthèse des plantes. [...] » L’agriculteur privilégie les engrais minéraux qui passent par la voie biologique.

Les produits phytosanitaires ont également leur rôle dans le système : « gérer les couverts végétaux spontanés, optimiser la photosynthèse, etc. » À ce sujet, Nicolas Hallegouet évoque le cas de l’hydrazide maléïque : « cet acide aminé de synthèse utilisé pour empêcher la pomme de terre de germer après la récolte et appliqué sur le feuillage des plantes a quatre fonctions :

Travail sur la prophylaxie : « cela empêche les repousses de pommes de terre. C’est donc un travail de prévention pour les années suivantes, notamment par rapport au mildiou ».

Action sur la transition énergétique : « je ne dépense pas un seul kilowatt pendant 8 mois pour conserver mes pommes de terre, elles restent au frais à 8-10°C. Un bilan énergétique très intéressant »

Préservation des qualités gustatives des pommes de terre : « comme elles ne sont pas passées au froid, il y a moins de risque de sucrage »

Préservation des qualités nutritionnelles aussi : « l’amidon n’étant pas transformé en sucre réducteur ».

Face à ces observations, l’agriculteur questionne : « comment souhaite-t-on construire notre capital santé ? Est-ce qu’on se base uniquement sur la valeur nutritionnelle des aliments ou bien la non-utilisation de la chimie de synthèse ? Il y a un débat à avoir là-dessus. » Pour lui, il est important de « ne pas tomber dans le radicalisme ».

À lire aussi > Stockage des pommes de terre : comment préparer l’après CIPC ?

Et retrouvez d’autres vidéos au sujet des pommes de terre en sol vivant sur la chaîne Youtube de Ver de terre production.

Fuente: https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/ce-qui-importe-dans-la-rotation-c-est-la-diversite-de-cultures-et-non-le-temps-217-166581.html


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