Francia: Hausse du prix de la pomme de terre. En Normandie, les explications de producteurs

Depuis février 2016, la pomme de terre se fait rare… Et cher ! Jusqu’à 1,20€, le kilogramme en grande distribution, soit les prix les plus hauts jamais exercés. Et ce même depuis la seconde guerre mondiale ! Or, sur une moyenne pluriannuelle, le kilo coûte entre 80 centimes et 1€, indique Patrick Lecarpentier, producteur de pommes de terres à St-Jouin-Bruneval près du Havre (Seine-Maritime) et président de la section pommes de terre à la FNSEA 76.

Mais les prix, en hausse depuis février, descendent. Les pommes de terre vont bientôt sortir et nous pourrons retrouver des prix moyens dans les prochaines semaines », rassure-t-il.

Pénurie, climat et tubercule moche

Une bonne nouvelle donc pour les consommateurs. Mais comment expliquer cette hausse des prix ? « En 2015, nous avons connu une année de rendements exceptionnels », tempère François-Xavier Broutin, chargé de mission études économiques et communication à l’UNPT. Et d’expliquer que les prix s’élevaient donc à 93 centimes le kilo l’an dernier et 83 centimes l’année d’avant.

En 2016, donc, la plus forte hausse de prix jamais connue en France « est due à un ensemble de phénomènes », poursuit Xavier Broutin. Et Patrick Lecarpentier de l’expliquer par la rareté du tubercule, qui, comme de nombreux végétaux, cette année, a souffert du climat.

Contrairement aux autres années, le stock des précédentes récoltes de la saison 2015-2016 était à 0. Alors forcément, tout le monde attendait impatiemment les nouvelles récoltes. Mais les pommes de terre ne sont pas sorties, plantées trop tard, à cause des pluies diluviennes », explique Patrick Lecarpentier.

De fait, il y a eu des répercussions sur le poids et la qualité. Impropres à la consommation, nombre d’entre elles étaient « vertes, ou ne respectaient pas le calibre exigé, de 40 mm, pour être vendues en supermarché », indique Patrick Carpentier. Puis certaines pommes de terre étaient déformées.

Malgré les campagnes en faveur des légumes moches, les consommateurs continuent, car ils sont habitués, à acheter avec les yeux », regrette Patrick Lecarpentier.