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Europa 26/11/2020

Francia: Quelle stratégie envisagée avec les différents produits antigerminatifs ?

La gamme de produits pour contrôler la germination des tubercules au stockage s’étoffe avec l’homologation le 6 novembre 2020, d’Argos, un produit d’origine naturelle à base d’huile d’orange. Il vient compléter les solutions récemment homologuées : …

...l’huile de menthe en 2010, l’éthylène en 2011 et le 1,4 DMN en 2017. La stratégie de lutte contre la germination peut également intégrer l’emploi de l’hydrazide maléique applicable en végétation et homologué depuis 1992.

L a bonne maîtrise de la germination des pommes de terre de conservation, destinées à la consommation en frais ou à la transformation, est un élément clé de leur stockage car l’émission de germes entraîne rapidement un accroissement des pertes de poids, induit un sucrage néfaste à l’aptitude à la friture des tubercules destinés à une utilisation industrielle. À l’extrême, la germination peut rendre difficile les opérations de reprise. Pour le marché du frais, l’arrêté du 3 mars 1997 relatif au commerce de la pomme de terre de conservation et de la pomme de terre primeur oblige à ce que les tubercules soient non germés. Dans son interprétation, les germes ne doivent pas dépasser 3 mm.

Revoir >> Stockage des pommes de terre : comment gérer l’après CIPC ?

Comment ça marche ?

Après une phase de repos végétatif propre à chaque variété, la germination des tubercules est inéluctable. Le démarrage de la germination peut cependant être freiné, lorsque le débouché des tubercules le permet, par leur stockage à température basse (4 à 5°C). La régularité du maintien des tubercules à la température de consigne et leur conservation sans excès d’humidité limiteront également la stimulation de la germination.

Le contrôle sur le long terme de la germination passe le plus souvent par l’utilisation raisonnée des inhibiteurs de germination chimiques autorisés en France. Chaque molécule possède un mode d’action propre agissant :

soit plutôt de manière préventive en retardant la germination (1,4 DMN, hydrazide maléique) ou en ralentissant l’élongation des germes (éthylène, hydrazide maléique),

soit plutôt de manière curative en détruisant les germes ou les méristèmes (huile de menthe ou d’orange).

La maîtrise de la germination des tubercules stockés constitue un volet permanent de l’activité d’Arvalis dans ses travaux concernant la conservation des pommes de terre. À ce titre, l’institut maintient une collaboration rapprochée avec les différentes sociétés impliquées dans la mise en marché des molécules inhibitrices de germination : Arysta Life Science, Biofresh, Certis, Comyn, Kreglinger, Néo-Fog, Restrain, UPL, Xeda… De nombreuses expérimentations menées avec ces différents partenaires ont ainsi permis de définir les principaux points forts et faibles des différents produits commercialisés.

Lire aussi > Pommes de terre - « L’État doit tenir sa promesse en sanctuarisant les 10 M€ promis à la filière »

Hydrazide maléique : une efficacité limitée dans le temps

L’hydrazide maléique (Fazor Star, Itcan …) doit être appliqué en végétation avant que les tubercules ne soient trop développés (calibre inférieur ou égal à 30/35 mm) et au minimum 15 jours à 3 semaines avant la date de défanage. Cela permet à cette molécule systémique de migrer vers les tubercules et d’y être présente en quantité suffisante au moment de la récolte.

Sur le sujet > Pommes de terre - Le contrôle de la germination des tubercules démarre au champ

Elle bloque alors en général pendant 2 à 3 mois la germination des tubercules en fonction de la variété et de la température de conservation. Cela permet de disposer d’une plus grande souplesse dans le raisonnement de la date de première intervention pour le(s) traitement(s) complémentaire(s) par thermonébulisation si l’on souhaite stocker sur une plus longue période. Les essais réalisés par Arvalis ont par ailleurs montré qu’en fin de conservation l’action du produit pouvait limiter le risque de germination interne, notamment pour les variétés destinées à la transformation industrielle, stockées à 8°C et plus. Le produit possède également des actions secondaires intéressantes pour réduire la repousse physiologique (« rejumelage ») en végétation et les repousses de pomme de terre dans les cultures suivantes. Sa limite maximale de résidus (LMR) est désormais de 60 mg/kg.

Le 1,4 DMN : un retardateur de germination

Le 1,4 Dimethylnaphtalène (1,4 DMN), homologué en France depuis septembre 2017 comme inhibiteur de germination, est commercialisé par BASF à travers la spécialité Dormir. Ce produit contient 980 g/kg de 1,4 DMN et il est thermonébulisable à la dose de 20 ml/t. Il faut veiller à respecter un maximum de 6 applications par an et un délai après traitement de 30 jours pour la commercialisation des tubercules traités. La LMR est fixée à 15 mg/kg (15 ppm).

Les catégories et mentions de danger évoquées à son égard nécessitent une protection appropriée des yeux et des voies respiratoires pour les opérateurs, y compris pour les visites de contrôle, ainsi qu’éviter toute pollution du milieu aquatique. Les essais conduits durant plusieurs années sur le centre de Villers-Saint-Christophe par Arvalis-Institut du végétal ont montré une bonne efficacité de contrôle de la germination en utilisant le produit :

soit seul en traitement répété à 20 ml/t toutes les 6 semaines environ,

soit en programme après une application initiale d’hydrazide maléique au champ, en réduisant alors les doses complémentaires de 1,4 DMN à 15 voire 10 ml/t.

Le produit agit comme un retardateur de démarrage de la germination. Il doit donc être appliqué suffisamment tôt après la rentrée des pommes de terre dans le bâtiment de stockage pour garantir une efficacité maximale pour les variétés à court repos végétatif, en veillant cependant à traiter sur des tubercules secs et bien cicatrisés.

Argos : Un produit composé d’huile essentielle d’orange

Homologué en France depuis le 6 novembre 2020, Argos sera commercialisé par la société Arysta LifeScience/UPL, et plus particulièrement sa filiale spécialisée Néo-Fog située à Frelinghien (Nord). Ce produit d’origine naturelle est composé presqu’exclusivement d’huile essentielle d’orange (à 843,2 g/l). Il s’applique par thermonébulisation directement dans le bâtiment de stockage ; la mise en marche de la ventilation à faible débit, en mode recyclage interne, permet de le distribuer de manière homogène dans la masse des tubercules stockés. La dose d’application unitaire est de 100 ml par tonne de tubercules stockés. Elle doit être régulièrement renouvelée en cours de conservation, dès que de nouveaux germes apparaissent au bout de quelques semaines, avec un délai d’au moins trois semaines entre deux traitements et un maximum de 9 applications par an.

La première application doit être réalisée a minima lorsque les tubercules sont bien secs et cicatrisés. La fréquence de renouvellement du traitement dépend principalement de la variété (vitesse d’incubation), de la température de stockage et de la maîtrise des conditions de conservation. L’application se réalisant sous la forme d’un brouillard de très petites gouttelettes de quelques microns de diamètre, le bâtiment doit disposer d’une étanchéité suffisante pour éviter les pertes de produit.

Huile de menthe et éthylène sont utilisables en agriculture biologique

Ces deux molécules d’origine naturelle, homologuées en France au travers des spécialités commerciales respectivement BioxM et Restrain, sont inscrites sur la liste des produits utilisables en agriculture biologique. Ils ne laissent pas de résidus sur les tubercules et ne sont pas concernés par une limite maximale de résidus (LMR). Ces deux produits ont cependant un profil et un mode d’action très différent.

L’huile de menthe doit être appliquée par thermonébulisation dans le bâtiment. Celui-ci doit donc disposer d’une ventilation optimale pour assurer une bonne répartition du produit. L’huile de menthe agit en détruisant les germes en formation à condition de bien respecter la dose d’emploi préconisée (au moins 60 à 70 ml/t) et de laisser le bâtiment au repos, fermé pendant au moins 48h, le produit étant particulièrement volatile. La première application doit être réalisée assez tôt, au plus tard au stade point blanc, de façon à détruire au mieux le méristème à l’origine du germe. Par la suite, il est nécessaire de renouveler l’opération lorsque la germination reprend et au plus tard à nouveau au stade point blanc, c’est-à-dire après quelques semaines en fonction de la variété et de la température de stockage.

Le mode d’action de l’éthylène est tout autre car il ne détruit pas les germes mais agit comme une hormone végétale : d’abord, il freine considérablement leur apparition puis leur vitesse d’élongation. Là aussi, si la pression germinative est faible (température de consigne basse et variété à repos végétatif long) l’efficacité antigerminative est améliorée. Dans tous les cas, les germes, s’ils apparaissent, restent petits, trapus et faiblement adhérents aux tubercules. Ils sont ainsi très aisément éliminés lors de la reprise à la moindre manipulation. Dans le procédé Restrain, l’éthylène est produit par un générateur d’éthylène à partir de la catalyse de l’éthanol présent dans le réservoir de l’appareil. L’éthylène agit sous forme gazeuse. Il est nécessaire de maintenir une concentration minimale de 10 ppm dans l’ambiance du bâtiment pendant toute la durée du stockage après une phase de montée progressive en concentration pour éviter un stress trop important des tubercules. Dans le cas du procédé Biofresh Safestore, l’éthylène est directement diffusé dans le stockage à partir de bouteilles de gaz comprimé. Même si le maintien d’une concentration en éthylène est nécessaire, cela n’exclut pas de devoir procéder régulièrement à une aération du bâtiment pour éviter une élévation néfaste de la teneur en CO2.

Les contrôles réalisés sur la qualité technologique et organoleptique des tubercules stockés ont montré que pour les deux produits la cuisson vapeur n’est pas altérée par l’un ou l’autre. Par contre, on observe une certaine tendance à l’accroissement du sucrage des tubercules lorsqu’on utilise de l’éthylène, déconseillant de ce fait cette pratique pour les débouchés en produits frits industriels, surtout si on ne maîtrise pas bien la montée en concentration en éthylène ainsi que la teneur en gaz carbonique dans le bâtiment. Les récents travaux ont toutefois montré qu’une forte variabilité existait entre les variétés vis-à-vis de leur sensibilité au sucrage à l’éthylène. Pour l’instant, seul apparaît possible l’utilisation de cette pratique sur les variétés spécialisées Fontane et Markies pour la fabrication de frites, à condition d’un suivi régulier de l’évolution de la qualité par le producteur et l’industriel.

Voir également > Inno-Plant 2018-2022 - Vers une pomme de terre sans phytos ?

Les préconisations d’Arvalis

L’existence d’une gamme de produits permet désormais une meilleure adaptation dans les stratégies de traitement antigerminatif en fonction du degré de sophistication du bâtiment de stockage, du type de variété et de débouché, de la température de consigne et de la durée de conservation envisagée. Il est en effet possible de combiner l’utilisation des différents produits pour parvenir au résultat escompté en cherchant à tirer le meilleur parti des spécificités de chaque molécule.

Chaque solution n’est cependant pas équivalente en termes financier compte tenu du prix respectif de chaque produit et des doses appliquées. Les estimations de coût peuvent être évoquées en fonction des quantités de matière active appliquées.

Fuente: https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/quelle-strategie-envisagee-avec-les-differents-produits-antigerminatifs-217-173552.html


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