Francia: Les producteurs n’ont pas la patate

Exploitant agricole associé à son fils, Jean-Gerorges, il cultive entre 25 et 30 hectares de pommes de terre, soit 25 % de sa surface, et s’est spécialisé dans une variété, la Samba, parfaite pour la cuisson au four. Il faut donc qu’elle soit présentable ! Car le consommateur achète avec les yeux…

Débouchés garantis

« Ce n’est pas une reine de beauté, mais c’est une bonne pomme de terre, avec une peau rustique, donnant peu de déchet et tenant bien à la conservation », observe Maxime Jonaczyk, directeur commercial chez Pomuni. Voilà 25 ans que le Wormhoutois travaille avec la société de négoce et de conditionnement d’Esquelbecq. Il préside un groupe de progrès composé d’une douzaine de producteurs, chargé d’améliorer la réception, la traçabilité, les cahiers des charges, de négocier les contrats avant distribution aux autres producteurs. Pomuni leur offre une garantie de débouchés : « Même quand la qualité n’est pas bonne, on trouve une solution de repli : transformation, élevage, exportation pour des clients moins difficiles… », énumère Maxime Jonaczyk.

Rendements en baisse

Cette année, Jean-Luc et Jean-Georges Dieusaert ne s’attendent pas à des rendements exceptionnels. Même si la Samba est une variété peu sensible au mildiou, car elle a peu de végétation. « On aura 20 % de pertes à cause du temps. Parce qu’il y a eu trop d’eau, dans un premier temps, puis parce qu’il a fait trop sec… Normalement, on est à 45, voire 50 tonnes brutes à l’hectare. Cette année, on n’aura pas 40 tonnes en net. »

La ferme est équipée d’un bâtiment qui, à première vue, n’a rien d’exceptionnel, mais qui permet aux cultivateurs de garder leurs tubercules jusqu’au 15 mai : « On est quasiment toujours les derniers à livrer. » À ce stockage vrac-ventilé, où la température n’excède pas les 6ºC, s’ajoute le savoir-faire des Dieusaert. Si le temps le permet, l’arrachage s’étalera du 20 septembre au 15 octobre

Virginie Varlet